Location Meublée vs Nue : Comment Calculer l’Impôt sur les Revenus Locatifs ?

Lorsque vous envisagez de louer un bien immobilier en France, vous vous retrouvez souvent face à deux options principales : location meublée vs nue. Chacune présente des avantages fiscaux distincts, et il est essentiel de comprendre les différences pour maximiser vos revenus locatifs. La location meublée, par exemple, offre la possibilité de bénéficier d’un régime fiscal favorable, souvent perçu comme plus avantageux pour les propriétaires, notamment en matière d’amortissement et de charges. D’un autre côté, la location nue suit un cadre fiscal plus traditionnel, avec des règles simples et transparentes, mais moins de possibilités pour optimiser la fiscalité.

Dans cet article, nous allons explorer en détail les différences entre la location meublée et la location nue, et comment ces choix influencent le calcul de l’impôt sur les revenus locatifs. Nous examinerons les régimes fiscaux associés à chaque option et les méthodes de calcul pour déterminer l’impôt applicable. Que vous soyez propriétaire d’un bien immobilier ou investisseur, Coursorfr.com comprendre ces distinctions vous permettra de prendre des décisions éclairées sur la gestion de votre patrimoine locatif et d’optimiser vos obligations fiscales.

Location Meublée vs Nue
Location Meublée vs Nue

Revenus Locatifs : Quelle Différence entre Location Meublée et Location Nue ?

Lorsque vous élaborez votre stratégie de location, le choix entre la location vide et la location meublée dépend de plusieurs facteurs, tels que la demande locative, les loyers pratiqués, le risque de rotation des locataires, et bien sûr, la fiscalité. En effet, la nature des revenus générés par la location influence directement le régime fiscal applicable, et ces derniers varient en fonction du type de location choisi.

Dans le cadre de la location vide, les loyers perçus sont considérés comme des revenus fonciers. Ils peuvent donc être soumis soit au régime du micro-foncier, soit au régime réel d’imposition. En revanche, pour la location meublée, les loyers sont classés sous la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC), et seront alors taxés selon le régime du micro-BIC ou le régime réel, selon le cas.

Calcul de l’Impôt sur les Revenus Fonciers

Pour calculer l’impôt sur les revenus locatifs, il est nécessaire de choisir entre le régime du micro foncier et le régime réel. Deux scénarios se présentent :

  1. Si vos revenus locatifs sont inférieurs à 15 000 €, le régime micro foncier s’applique de manière automatique, sauf si vous choisissez explicitement le régime réel. Il est important de noter que cette option est irrévocable pendant une période de 3 ans. De plus, si votre bien est en nue-propriété, classé monument historique ou situé dans une zone protégée, vous serez soumis au régime réel, même si vos recettes sont inférieures à ce montant.
  2. Si vos revenus locatifs dépassent 15 000 €, ils seront systématiquement soumis au régime réel.

Application du régime micro foncier pour l’impôt sur les revenus locatifs

Dans le cadre du régime micro foncier, l’administration fiscale ne prend pas en compte les charges réelles mais applique un abattement forfaitaire de 30 % sur vos revenus locatifs. Ensuite, les revenus restants sont soumis à votre tranche marginale d’imposition (TMI). En tant que résident fiscal en France, vous êtes également soumis aux prélèvements sociaux de 17,2 % sur vos revenus fonciers.

Exemple

Revenus locatifs bruts : 10 000 €
Abattement de 30 % : 7 000 €
TMI de 11 % = 770 €
Prélèvements sociaux : 7 000 € x 17,2 % = 1 204 €
Total de l’impôt = 1 974 €

Détermination de la base imposable au régime réel

Pour le régime réel, le calcul prend en compte les charges déductibles. La formule utilisée est : revenus fonciers bruts – charges. Les charges déductibles incluent, entre autres, les frais d’entretien, les travaux d’amélioration, la taxe foncière, les intérêts d’emprunt, ainsi que certains dispositifs fiscaux.

Exemple

Revenus locatifs bruts : 9 600 €
Charges déductibles (frais de gestion, primes d’assurances, taxe foncière) : 1 750 €
Revenus fonciers nets : 7 850 €
TMI de 11 % = 863,50 €
Prélèvements sociaux : 7 850 € x 17,2 % = 1 350 €
Total de l’impôt = 2 213,50 €

Calcul du déficit foncier au régime réel

Lorsque les charges (hors intérêts d’emprunt) dépassent les revenus locatifs, un déficit foncier peut être constaté. Ce déficit peut être imputé sur votre revenu global jusqu’à un plafond de 10 700 € par an. Si le déficit est supérieur ou provient des intérêts d’emprunt, il est imputable sur vos revenus fonciers et reportable pendant 10 ans.

Déclaration des revenus fonciers

  • Micro foncier : Déclarez directement les revenus bruts sur le site des impôts ou sur le formulaire n°2042.
  • Régime réel : Indiquez le revenu net foncier sur le site des impôts ou sur le formulaire n°2044.

La Fiscalité de la Location Meublée : Comment Calculer l’Impôt ?

En tant qu’investisseur, vous pouvez choisir d’exercer votre activité sous le statut de loueur en meublé professionnel (LMP) ou de loueur en meublé non professionnel (LMNP). Les revenus générés par vos loyers sont considérés comme des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC). Le régime fiscal applicable dépend du montant de vos loyers :

  • Si les revenus n’excèdent pas 72 600 €, ils sont soumis automatiquement au régime du micro-BIC, sauf si vous optez pour le régime réel, une option irrévocable pour 2 ans, renouvelable tacitement.
  • Si les revenus dépassent 72 600 €, le régime du bénéfice réel s’applique, avec la possibilité d’opter pour un régime réel simplifié ou normal.

Dans le cadre du régime micro-BIC, vous ne pouvez pas déduire vos charges réelles, mais vous bénéficiez d’un abattement forfaitaire de 50 % sur vos recettes brutes. Après application de cet abattement, les revenus sont imposés dans votre tranche marginale d’imposition (TMI), et vous êtes également soumis aux prélèvements sociaux de 17,2 %.

Exemple :

  • Revenus locatifs bruts BIC : 10 000 €
  • Abattement de 50 % : 5 000 €
  • TMI de 11 % : 550 €
  • Prélèvements sociaux : 860 €
  • Impôt total : 1 410 €

En revanche, pour la location saisonnière de type meublé de tourisme ou chambres d’hôtes, un abattement plus avantageux de 71 % est appliqué. Toutefois, les revenus dépassant 23 000 € pour les meublés de tourisme ou 5 100 € pour les chambres d’hôtes ne sont pas soumis aux prélèvements sociaux, mais aux cotisations sociales.

Le régime réel permet de déduire un plus grand nombre de charges, telles que les intérêts d’emprunt, la taxe foncière, les charges de copropriété, ou encore les frais d’entretien et de gestion. De plus, vous pouvez amortir le mobilier et l’immeuble, ce qui diminue le revenu imposable, bien que l’amortissement ne puisse pas générer de déficit.

Exemple :

  • Revenus locatifs bruts : 9 600 €
  • Charges et amortissements déductibles : 4 750 €
  • BIC nets : 4 850 €
  • Impôt total : 1 367,70 €

Conclusion

En conclusion, la fiscalité appliquée aux revenus locatifs issus de la location meublée vs nue diffère significativement, influençant ainsi la stratégie d’investissement choisie par le propriétaire. En location nue, les revenus sont soumis au régime des revenus fonciers, et l’impôt est calculé après un abattement forfaitaire ou la prise en compte des charges réelles dans le cadre du régime réel. En revanche, la location meublée bénéficie de traitements fiscaux distincts, car elle est classée sous les bénéfices industriels et commerciaux (BIC), permettant des avantages comme des abattements plus élevés ou la possibilité de pratiquer des amortissements sur le bien immobilier et le mobilier, rendant cette option souvent plus attractive fiscalement pour les investisseurs.

Le choix entre ces deux types de location dépend donc non seulement du montant des loyers perçus mais aussi des charges et amortissements que l’investisseur peut déduire. En outre, la location meublée offre une flexibilité plus grande grâce à des options fiscales comme le micro-BIC et le régime réel, en fonction du niveau des revenus. Les propriétaires doivent soigneusement évaluer leur situation financière et leurs objectifs à long terme avant de faire leur choix, car les implications fiscales peuvent varier considérablement en fonction de la structure de leur investissement et de la rentabilité de leurs biens.